La présidence du gagnant-perdant
Ce n'est pas l'idéologie, mais l'état d'esprit, qui explique la manière dont Trump exerce le pouvoir
La traduction suivante de mon article original en anglais, rédigée par Peggy Sastre, a été publiée le 10 février dans Le Point.

Il aurait dû crever les yeux dès le départ que le second mandat de Donald Trump allait être beaucoup plus radical et percutant que le premier. Pour autant, la vitesse à laquelle il a imposé sa volonté au pays et la portée de ses décisions sont tout bonnement sidérantes. Au cours des deux premières semaines de son deuxième séjour à la Maison-Blanche, il a signé plus de 50 décrets présidentiels. Il a accéléré les expulsions et mis un terme au statut protégé des immigrés vénézuéliens. Il a fermé une grande agence fédérale – l'Usaid (Agence des États-Unis pour le développement international) – et renvoyé des dizaines de fonctionnaires. Il a menacé d'envahir le Groenland et le Panama. Il a imposé de nouveaux tarifs douaniers à la Chine, s'est livré à une (éphémère) guerre commerciale avec le Canada et le Mexique et a promis de faire la même chose avec l'Europe.
Certaines de ces démarches témoignent d'une influence idéologique. La décision de rebaptiser le golfe du Mexique et son apparente volonté d'interdire aux personnes transgenres de servir dans l'armée sont toutes deux des formes de politique moraliste de droite. La meilleure explication de ces phénomènes est qu'il s'agit de tentatives de transformer en réalité politique des convictions anciennes des membres du mouvement Maga (Make America Great Again), plus marqués idéologiquement.
Mais d'autres éléments des premiers pas politiques de Trump sont beaucoup plus difficiles à expliquer d'un point de vue idéologique. Il n'est tout simplement pas vrai que la base Maga réclame depuis des années de conquérir le Groenland ou de reprendre le contrôle du canal de Panama. Les idéologues de droite n'ont pas appelé à l'application de droits de douane punitifs à l'encontre du Canada ou de l'Allemagne. Ils n'étaient pas même obsédés par l'idée de fermer l'Usaid ou d'exhorter Trump à transformer la bande de Gaza en « Riviera du Moyen-Orient ». Pour comprendre pourquoi ces mesures ont occupé une telle place pendant les premières semaines du mandat de Trump, une autre explication est nécessaire.
Cette explication est une question de mentalité plutôt que d'idéologie. Pour appréhender le modus operandi de Trump, il faut comprendre le prisme par lequel il voit le monde. À ses yeux, à peu près toutes les entreprises humaines sont une forme ou une autre de conflit à somme nulle. Ainsi, on comprend mieux certaines décisions si l'on admet qu'elles découlent de sa conviction que, pour faire gagner l'Amérique, quelqu'un doit perdre.
Deux manières d'envisager le monde
Il existe une division politique fondamentale, souvent sous-estimée, sans rapport direct avec des valeurs ou des idéologies ni avec des allégeances ethniques ou religieuses. Elle découle plutôt de manières distinctes d'envisager les conditions de base pour la coopération et la compétition dans la société, en économie et dans les relations internationales.
D'un côté de ce fossé se tiennent ceux qui croient que la plupart des entreprises humaines nous permettent d'entrer dans des formes de coopérations entraînant un bénéfice mutuel. Ils ont tendance à penser que la plupart des conflits sont irrationnels et que, pour les résoudre, il suffirait que toutes les parties impliquées comprennent mieux les valeurs et les intérêts des autres ou abandonnent leurs préjugés haineux. Plutôt que de nous quereller sur la manière de répartir le gâteau, ils pensent que nous devrions trouver des moyens de le rendre plus gros. Pour eux, le monde est un jeu à somme fondamentalement positive. Appelons-les les « gagnants-gagnants ».
La mentalité gagnant-gagnant est parfaitement illustrée dans un des plus grands best-sellers sur la négociation. Écrit par les dirigeants du Harvard Negociation Project, Comment réussir une négociation met en garde contre la tentation de penser les négociations comme un processus antagoniste dans lequel les participants marchandent pour déterminer comment répartir un gâteau immuable. À la place, disent-ils, les acteurs d'une négociation doivent essayer d'identifier les termes qui satisferaient vraiment tout le monde, idéalement en optimisant les occasions de faire grossir le gâteau au moyen d'une coopération mutuelle.
De l'autre côté du fossé se tiennent ceux qui sont convaincus que la plupart des entreprises humaines mettent les gens en compétition directe et que les gains des uns impliquent nécessairement les pertes des autres. Ils rejettent les vœux pieux selon lesquels tout le monde peut gagner et insistent sur le fait que de nombreux conflits de valeur ou d'intérêts ne peuvent se résoudre que lorsqu'un camp l'emporte sur l'autre – par des moyens relativement pacifiques dans des domaines comme la concurrence commerciale et par le recours à la force ou à la menace dans des domaines plus existentiels comme les relations internationales. Pour eux, le monde est fondamentalement un jeu à somme nulle : l'objectif de la politique est d'assurer que vous repartirez avec la plus grosse part de gâteau possible. Appelons-les les « gagnants-perdants ».
Cette mentalité est particulièrement bien illustrée dans un autre best-seller sur la négociation : The Art of the Deal, de Donald Trump. Ce livre a beau avoir été écrit par un prête-plume, il nous en dit davantage sur la vision du monde du président américain qu'une centaine de portraits de magazines. Il avance que la négociation est une forme de guerre. Le meilleur moyen de l'emporter consiste à avoir des exigences exagérées, à bluffer sur des sujets tels que vos ressources personnelles ou la volonté d'autres investisseurs de s'engouffrer dans la brèche, et même à avoir recours à des astuces psychologiques, comme des échéances artificielles, pour irriter votre adversaire. L'objectif n'est pas que les deux parties repartent contentes, il s'agit plutôt pour chacune d'elles de soutirer un maximum de l'autre.
La distinction entre ceux qui voient le monde comme un jeu à somme nulle et ceux qui l'envisagent comme un jeu à somme positive ne se décalque pas nettement sur le spectre politique droite-gauche. Mais dans la politique américaine contemporaine, les hypothèses fondamentales sur l'idée que le monde puisse être ou pas un jeu à somme nulle forment une zone de fracture majeure entre l'establishment et ses adversaires populistes. En effet, sur cette question, les deux personnages les plus importants de la politique américaine du XXIe siècle se tiennent à deux pôles diamétralement opposés. Si Trump incarne la quintessence du « gagnant-perdant », Barack Obama était l'exemple type du « gagnant-gagnant ».
Pour comprendre pourquoi Trump a gagné – et où son administration pourrait s'égarer –, il nous faut évaluer les avantages et les inconvénients respectifs de ces deux mentalités radicalement antinomiques.
Les gagnants-gagnants
Sous bien des aspects, le fait de croire aux arrangements gagnants-gagnants participe de l'essence même des idées et des institutions de la démocratie moderne. C'est surtout évident en économie. Le principal bénéfice d'une économie de marché est qu'elle nous permet à tous d'en bénéficier et à chacun d'entre nous de rechercher son propre profit. Comme le souligne Adam Smith dans La Richesse des nations, « ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs propres intérêts ».
La perspective de solutions gagnants-gagnants a également compté pour beaucoup dans les aspirations démocratiques de la sphère internationale. Depuis que Thomas Hobbes a mis en évidence la difficulté de maintenir la paix en l'absence d'une puissance supérieure coercitive, les réalistes craignent que l'anarchie du système international ne rende le conflit inévitable. À gauche, on y oppose que des États bien gouvernés, sensibles aux préférences de leurs citoyens pacifiques, seraient parfaitement capables de former des alliances durables qui atténuent le risque de conflit armé. Comme le suggère Emmanuel Kant dans son essai Vers la paix perpétuelle, « si le bonheur voulait qu'un peuple puissant et éclairé se formât en république, ce qui, par sa nature, est porté à la paix perpétuelle, il fournirait un centre de fédération pour d'autres États qui voudraient s'y rattacher, et assurerait ainsi l'état de liberté entre les États, conformément à l'idée du droit des gens ».
Au XXe siècle, les philosophes politiques les plus ambitieux en sont même venus à croire qu'il pourrait être possible d'organiser la société de sorte que chacun de ses aspects procure un bénéfice mutuel. Dans Théorie de la justice, probablement le livre de philosophie politique universitaire le plus influent de ces cent dernières années, John Rawls défend une redistribution économique stricte sur le principe qu'il s'agit du seul moyen de s'assurer que chacun profite de son appartenance à la société.
Ces hypothèses optimistes sur le pouvoir de la pensée à somme positive ont formé le contexte intellectuel de l'émergence de Barack Obama. Elles l'ont rendu confiant dans sa capacité à transcender les divisions partisanes, ont alimenté sa promesse « d'espoir et de changement » et expliquent le vaste pouvoir de séduction de sa candidature. « S'il y a un enfant, dans le quartier sud de Chicago, qui ne sait pas lire, a dit Obama lors de son discours décisif de la Convention démocrate nationale de 2004, ça me regarde, même si ce n'est pas mon enfant. S'il y a une vieille dame, quelque part, qui n'a pas les moyens de se payer ses médicaments parce qu'elle doit choisir entre se soigner et payer le loyer, cela appauvrit ma vie, même si ce n'est pas ma grand-mère. Si une famille arabo-américaine est arrêtée sans pouvoir bénéficier d'un avocat ou d'une procédure en bonne et due forme, cela menace mes libertés civiques. C'est cette conviction fondamentale – je suis le gardien de mon frère, je suis le gardien de ma sœur – qui fait avancer ce pays. C'est ce qui nous permet de poursuivre nos rêves individuels, tout en formant ensemble une seule famille américaine. E pluribus unum. Plusieurs forment un tout. »
Cette mentalité optimiste est pour une grande part ce qui m'a attiré chez Obama quand je me suis installé aux États-Unis à l'automne 2007, juste au moment où son improbable campagne présidentielle commençait à gagner du terrain. Dans l'ensemble, la conviction qu'il existe de nombreuses perspectives de bénéfices mutuels continue de façonner mes principes, peut-être même ma personnalité. Au fond, moi aussi je suis un gagnant-gagnant.
D'Obama à la défaite des « optimistes »
Mais pour comprendre les raisons de la défaite des optimistes de ces dix dernières années, il est essentiel que nous, les gagnants-gagnants, nous nous colletions sérieusement avec les failles de nos propres instincts. En effet, la réticence à reconnaître que, parfois, si moi je gagne, toi tu perds contribue à expliquer une partie des plus grandes vulnérabilités de la présidence d'Obama. Les mesures qu'il a prises dans le domaine de la santé, par exemple, ont rendu un système dysfonctionnel un peu moins cruel. Mais les grandes réformes – même celles qui, au bout du compte, sont clairement positives – engendrent presque toujours des compromis douloureux. Si beaucoup y ont gagné, certains y ont perdu. Et ça, l'administration Obama a refusé de le reconnaître, ce qui a conduit à des faux pas dommageables, tels que cette promesse non tenue : « Si vous aimez votre couverture santé telle qu'elle est, vous pouvez la garder. »
Cette confiance aveugle dans des perspectives de bénéfices mutuels explique aussi les plus grands échecs de la politique étrangère d'Obama. Lors de la première année de sa présidence, son célèbre discours au monde arabe, qui se révélera être un coup d'épée dans l'eau, s'appuyait implicitement sur sa conviction que les relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient s'amélioreraient si chacun des deux camps arrivait à mieux comprendre le point de vue de l'autre. Ce même optimisme mal placé a conduit son administration à conclure un accord avec l'Iran, qui a permis à la dictature théocratique de rehausser ses ambitions et pousser ses pions les plus dangereux dans toute la région. Il a incité Obama à « réinitialiser » les relations avec la Russie de Vladimir Poutine, même après que ce dernier avait largement fait la preuve de son penchant pour l'expansion territoriale. Et c'est à cause de lui que l'administration a été trop lente à reconnaître que le libre-échange avec la Chine comportait de sérieux inconvénients pour l'économie américaine.
L'identification de ces travers a joué, en revanche, un rôle majeur dans l'attrait exercé par Donald Trump lorsqu'il s'est présenté à l'élection présidentielle de 2016. Pendant toute la campagne, il a tiré un énorme capital politique des manières (certaines réelles, d'autres exagérées) dont le monde profitait supposément des États-Unis. Il a étrillé les pays européens, leur reprochant de dépendre de la sécurité américaine sans investir de façon adéquate dans leurs propres armées, par exemple. Et il a si souvent évoqué la menace économique de la concurrence déloyale qu'une vidéo de lui en train de répéter « China » est devenue plus que virale.
Le cœur du message était clair : trop naïfs, les politiciens de l'establishment – y compris des républicains comme John McCain et George W. Bush – s'étaient laissé duper. Trump, lui, allait faire passer « l'Amérique d'abord ». Et pour ce faire, il fallait commencer par reconnaître qu'il n'existe pas toujours une solution où tout le monde sort gagnant.
Les gagnants-perdants
Si la deuxième candidature de Trump se basait sur la promesse de se débarrasser de cette mentalité de jeu à somme positive de ses prédécesseurs, aucun doute qu'il soit en train de la tenir. Au cours des premières semaines de son mandat, Trump a établi très clairement que chacune de ses approches de la vie politique était transactionnelle.
C'est avéré dans sa façon de gérer les relations avec les pays qu'il considère comme des ennemis ou des adversaires. Il est tout à fait disposé à imposer des tarifs douaniers punitifs à la Chine et à menacer Poutine de graves conséquences s'il s'obstine dans sa guerre en Ukraine. Dans le même temps, il ne rechigne pas à négocier avec des dictateurs ou des terroristes ; même les gagnants-perdants croient en l'importance des négociations tant qu'ils estiment qu'ils en sortiront favorisés (au poker, un des dictons les plus célèbres dit que si vous n'arrivez pas à repérer le pigeon dans la pièce, c'est que le pigeon, c'est vous. Comme The Art of the Deal l'établit très clairement, pour les gagnants-perdants, les négociations, c'est la même chose).
À LIRE AUSSI Trump-Poutine : le grand « deal »Plus déconcertant, Trump applique la même approche impitoyablement transactionnelle à sa gestion des alliés de longue date des États-Unis. Début février, il a annoncé avec fracas qu'il allait imposer des droits de douane de 25 % aux importations du Canada et du Mexique. Pendant à peu près une journée, il a semblé qu'on touchait à la fin d'une ère économique. Puis il est apparu clairement que pour Trump, les tarifs douaniers n'étaient qu'une monnaie d'échange comme une autre. Lorsque Claudia Sheinbaum, la présidente du Mexique, et Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, ont promis de se soumettre aux exigences américaines, par exemple en augmentant leurs investissements dans la sécurité aux frontières, Trump a habilement suspendu ses mesures.
C'est la même mentalité de jeu à somme nulle qui inspire Trump dans ses relations avec des alliés de longue date, comme le Panama et le Danemark. Plutôt que de traiter ces nations comme des amis, il les a rudoyées : il a menacé d'envahir le canal de Panama et d'incorporer le Groenland aux États-Unis. Reste à savoir si, à l'instar des droits de douane brandis sous le nez du Canada et du Mexique, ces menaces s'avéreront être de simples monnaies d'échange ou si, constatant la faiblesse de ses alliés, Trump finit par changer ses grandiloquentes fanfaronnades en sidérante réalité.
Ceux d'entre nous qui trouvent ce spectacle à la fois dangereux et indécent seraient bien avisés de ne pas sous-estimer sa force. Dans de nombreux domaines, l'approche de Trump a donné de vrais résultats. Et notamment dans certains qui font l'objet d'un consensus bipartisan : Bush et Obama, par exemple, voulaient tout autant que lui voir leurs alliés européens augmenter leurs dépenses militaires. Il a fallu l'incessante remise en question par Trump de la valeur de l'Otan pendant son premier mandat pour qu'ils commencent à accéder à des demandes que l'Amérique leur faisait depuis longtemps.
Les réussites concrètes de Trump sont une des raisons pour lesquelles, malgré une couverture médiatique uniformément négative, son taux de popularité a augmenté depuis son retour au pouvoir. Mais si nous devons prendre au sérieux l'attraction exercée par son approche du jeu à somme nulle, ce n'est pas une raison pour choisir d'en ignorer les grands dangers.
L'Amérique a beaucoup profité de sa capacité à entretenir des partenariats à long terme avec des pays qui pouvaient lui faire confiance. Si, de l'Europe à l'Amérique du Sud en passant par l'Asie de l'Est, ses alliés se disent que les présidents américains vont désormais tirer au maximum la couverture à eux sans presque considérer leurs intérêts économiques et sécuritaires, de toute évidence ils chercheront à couvrir leurs arrières.
Cela prendra du temps. Les alliés américains comme le Danemark et le Panama dépendent aujourd'hui énormément des États-Unis. Quand Trump souffle le chaud et le froid, ils n'ont guère d'autre choix que de lui céder. Mais à long terme, le fait que ces pays, qui jusqu'ici étaient pleinement intégrés dans les structures d'alliances dirigées par l'Amérique, vont ressentir un nouveau besoin de garantir leur autonomie stratégique va sans le moindre doute créer de précieuses ouvertures pour des adversaires tels que la Russie et la Chine.
Quelque chose à tirer des deux camps
L'autre risque tient dans l'affaiblissement d'un ensemble d'idées abstraites qui, s'il est facile de s'en moquer, n'en sont pas moins importantes pour autant : le peu qu'il reste des normes du droit international, comme l'interdiction d'utiliser des moyens militaires pour étendre son territoire. Si Trump tient sa promesse d'agrandir le territoire des États-Unis et qu'il découpe implicitement le monde en sphères d'influence à l'intérieur desquelles les grandes puissances peuvent faire ce qui leur chante, il est certain que d'autres pays lui emboîteront le pas. Un monde dans lequel la Russie impose sa volonté à l'Europe de l'Est et où la Chine soumet l'Asie de l'Est n'est pas seulement contraire aux intérêts américains ; il est également susceptible de contenir beaucoup plus de guerres et de souffrances qu'actuellement.
Il est facile de railler les gagnants-gagnants parce qu'ils rechignent à accepter les dures réalités de la concurrence pour les ressources naturelles rares, à voir la réticence des religieux ou des idéologues extrémistes à renoncer à vaincre leurs ennemis et à admettre les réalités crues du conflit des grandes puissances dans un système international anarchique. Mais malgré leur fier rejet de ces vertueuses naïvetés, certaines formes de cynisme peuvent elles-mêmes ne pas voir plus loin que le bout de leur nez. L'Amérique a prospéré en bonne partie parce qu'elle a réussi à créer un monde – ou en tout cas, un coin du monde – dans lequel à la fois les individus et les nations peuvent réellement s'engager dans des formes de coopération qui débouchent sur un bénéfice mutuel. Mettre en péril ces atouts mis en place depuis longtemps pour des gains à court terme n'est pas aussi pragmatique que certains voudraient le croire.
C'est pourquoi je continue de penser que Comment réussir une négociation est un meilleur guide pour gérer la vie, les affaires et même la politique que The Art of the Deal. Mais ceux d'entre nous qui s'inquiètent de l'impitoyable vision du monde de Trump feraient néanmoins bien de reconnaître qu'il y a quelque chose à tirer de chacun des deux. Tout comme il est erroné de regarder la société par le prisme monomaniaque d'une seule et unique catégorie – que ce soit la classe sociale, la couleur ou la religion – il est tout aussi infondé de penser que tous les domaines de la vie se jouent soit gagnant-gagnant, soit gagnant-perdant.
Okay 👍
Une question ❓
Pourquoi selon Toi, une hyseterie est largement développé a l'occident contre Trump, Orban, alors par exemple le gouvernement actuel en Pologne (très démocratiques ???) mène une politique rétrograde notamment sur abortion ( pire que Trump), criminaliser les recherches sur la Shoah incompatible avec le discours nationaliste.