Faut-il supprimer les notes dans les universités américaines ?
Comment, à Harvard ou à Yale, l’élitisme américain vacille sous le poids de notations qui ne signifient plus rien.
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Yascha
La traduction suivante de mon article original en anglais, rédigé par Peggy Sastre, a été publié le 31 décembre et le 1 janvier dans Le Point.
Les statistiques parlent d'elles-mêmes. En 1950, à Harvard, le GPA moyen (la moyenne des notes) était estimé à 2,6 sur 4. En 2003, il était monté à 3,4. Aujourd'hui, il est de 3,8. Plus l'université est élitiste, plus les exigences sont basses. À Yale, par exemple, 80 % des notes données en 2023 étaient des A ou des A-. Le problème est également très répandu dans des universités moins sélectives. Aux États-Unis, dans toutes les institutions proposant des diplômes en quatre ans, la note la plus couramment attribuée est le A.
Certains professeurs et départements, surtout dans les matières scientifiques, ont réussi à maintenir des critères plus stricts. Quelques cours de haut niveau attirent une cohorte d'étudiants autosélectionnés dont presque tous méritent que leurs travaux, véritablement excellents, soient reconnus. Mais dans la majorité des cas, le système de notation de nombre d'institutions a réellement perdu toute utilité. Un A n'est plus un signe de réussite universitaire.
L'échec des universités américaines
Si tous ceux qui étudient autre chose que l'ingénierie pure, les maths ou la médecine peuvent facilement obtenir un A, alors tout le système devient inepte. Il n'est plus apte à distinguer différents niveaux de réussite, ni à motiver les étudiants afin qu'ils travaillent dur. Et en même temps, il permet aux étudiants de prétendre – de se faire croire à eux-mêmes autant qu'aux autres – qu'ils réussissent particulièrement bien. Pis, le système tel qu'il existe actuellement a des effets dissuasifs. Pour n'en nommer qu'un seul exemple : il punit activement ceux qui prennent des risques en s'inscrivant dans des matières réellement difficiles.
Tout cela contribue à expliquer l'échec flagrant des universités américaines en matière d'instruction réelle de leurs étudiants. Comme l'ont montré Richard Arum et Josipa Roksa dans leur livre Academically Adrift, le temps que les étudiants inscrits à plein temps consacrent à l'étude a été divisé par deux dans les cinquante années qui ont suivi 1960, tombant à une douzaine d'heures par semaine. Une nette majorité d'étudiants « n'ont montré aucun progrès significatif dans les tests de pensée critique, de raisonnement complexe et de compétences rédactionnelles » et environ la moitié n'ont fait aucun progrès au cours de leurs deux premières années d'études.
Dans une très vieille blague de l'ex-Union soviétique, un ouvrier dit : « Nous, on fait semblant de travailler et eux font semblant de nous payer. » Dans une très inconfortable mesure, les universités américaines fonctionnent de façon assez similaire : les étudiants prétendent faire leur travail et les enseignants font semblant de les noter. Il est grand temps de réinitialiser de fond en comble un système qui ne fonctionne plus.
Des professeurs occupés par la publication dans des revues scientifiques
L'inflation des notes a des racines solidement ancrées. Les frais de scolarité n'ont jamais été aussi élevés. Par conséquent, les universités considèrent dorénavant les étudiants comme des clients précieux, aux exigences dont il faut tenir compte ; il leur faut par exemple des dortoirs luxueux, des gymnases suréquipés et des enseignants qui n'interfèrent pas excessivement avec leurs engagements extrascolaires et leurs vies sociales bien remplies.
Dans le même temps, les postes de titulaires sont de plus en plus difficiles à obtenir. Par conséquent, les jeunes universitaires qui réussissent à intégrer le système ont tendance à se concentrer en priorité sur le critère qui compte le plus pour l'avancement de leur carrière universitaire : la publication dans des revues scientifiques. Pendant tout mon doctorat, on nous conseillait implicitement, quand on ne nous le disait pas carrément, de ne pas « gaspiller » trop de temps à enseigner.
Les années ont passé et de nombreux amis qui ont obtenu des postes universitaires se sont entendu dire la même chose par les membres plus anciens de leurs départements qui un jour seront ceux qui décideront de les titulariser. Quand les professeurs sont trop préoccupés par leurs propres recherches pour se soucier de fournir un enseignement d'excellence, on comprend aisément pourquoi ils ne voient pas d'objection à l'inflation galopante des notes.
Autre raison importante expliquant pourquoi l'inflation des notes a pu s'installer aussi facilement : de nombreux universitaires ne croient plus à leur utilité et ne se sentent pas à l'aise avec l'autorité que leur rôle d'évaluateurs leur confère. Dans un sens, on peut le comprendre. Dans la salle de classe, la principale préoccupation des professeurs ne devrait pas être d'évaluer l'adéquation de leurs étudiants avec des positions d'influence dans la société ; en tout cas ce n'est certainement pas la mienne. Comme nombre de mes collègues, j'aspire à aider les étudiants à maîtriser des idées complexes et à développer leurs capacités à penser par eux-mêmes.
De l'importance de l'évaluation par les notes
Or, on ne soupçonne pas à quel point un bon système de notation peut s'avérer utile pour accomplir nos principaux objectifs pédagogiques. Il est crucial de le comprendre pour savoir pourquoi un mauvais système fait autant de dégâts.
Lorsque les gens discutent de l'utilité des notes, ils ont principalement tendance à se concentrer sur le signal qu'elles envoient au monde. Les comités de sélection ont besoin de critères pour choisir les lauréats de prestigieux postes d'enseignants-chercheurs ; les employeurs pour sélectionner les candidats qui seront invités à passer un entretien d'embauche. Les notes leur donnent accès au jugement sans fard de multiples professionnels qui ont observé de près le travail du candidat.
Cela fait des notes pleines de sens une des composantes clés de toute société méritocratique. Il existera toujours des postes associés à un plus grand prestige et à des gratifications financières. En l'absence de toute autre considération impérieuse, la manière la plus juste de distribuer ces postes est de les octroyer à ceux qui sont le mieux placés pour y exceller. Ce n'est pas juste une question de justice distributive ; il y a également des répercussions sur la société en général. L'idée n'est pas que l'étudiant le plus intelligent mérite le plus de devenir chirurgien, mais que chaque patient mérite le meilleur chirurgien possible lorsqu'il s'apprête à subir une procédure médicale dangereuse.
En outre, les notes n'ont pas juste une fonction de visibilité importante pour le monde extérieur ; elles servent, avant toute chose, à donner aux étudiants une idée claire de leur niveau. Lorsque les étudiants excellent, ceux qui ont un bon niveau et les médiocres reçoivent le même genre de note, il est difficile pour eux de savoir si leur travail est excellent, bon ou médiocre.
C'est particulièrement vrai aux États-Unis, où une certaine forme de politesse et la crainte d'offenser sont culturellement bien plus prégnantes qu'ailleurs. Une des premières choses que l'on m'a apprises en tant que professeur adjoint fraîchement débarqué d'Angleterre, où les retours faits aux étudiants sont traditionnellement plus directs, a été de présenter mes évaluations du travail des étudiants sous la forme d'un « Oreo empoisonné. » Quelle que soit la qualité du travail de l'étudiant, nous étions censés enrober notre commentaire d'une louange chocolatée qui prendrait en sandwich dans une substance crémeuse les défauts de l'étudiant. Certains d'entre eux savent très bien déchiffrer ce code ; d'autres se concentrent sur les fausses louanges, se réconfortent avec l'idée qu'ils ont obtenu un B+ et passent à côté de ce qui ne va pas.
Les étudiants que j'ai la chance d'avoir dans mes cours sont pour la plupart très intelligents. Ils arrivent facilement à rendre de très bons travaux sans trop se fatiguer. Mais lorsqu'il leur suffit de faire un minimum d'efforts pour glaner un A ou un A-, ils ne voient pas à quel point ils sont loin de la véritable excellence à laquelle ils pourraient tout à fait prétendre. Ils ont beau être talentueux et travailler dur, beaucoup d'entre eux ne font jamais l'effort d'exploiter pleinement leur véritable potentiel.
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L'inflation des notes nuit à l'ambition et à la justice sociale
Un des étudiants les plus malins et les plus curieux intellectuellement que j'ai jamais eus à Harvard est venu me demander des conseils sur son orientation après son diplôme. Comme il était particulièrement doué, je me suis dit qu'il avait probablement d'excellentes notes, ce qui ne manquerait pas de lui ouvrir un grand nombre de portes. Tout penaud, il m'a dit que c'était loin d'être le cas.
Comment était-ce possible ? Il m'a expliqué qu'il s'inscrivait régulièrement dans des cours très difficiles. Il suivait des cours de haut niveau dans de nombreuses matières scientifiques, de l'astrophysique à l'ingénierie, même très éloignés de son domaine de spécialité. Il excellait dans nombre d'entre eux. Mais à deux ou trois occasions, il avait eu du mal à atteindre le niveau requis, et avait récolté des B et des C qui portaient un préjudice durable à sa moyenne. Arvind était bien plus doué et plus ambitieux intellectuellement que l'étudiant moyen à Harvard. Pourtant, à en juger par sa moyenne, il figurait parmi les plus mauvais.
Cette catastrophe découle directement de l'inflation des notes. À l'époque où les notes les plus courantes dans les universités d'élite étaient un B- ou un C+, aussi contre-intuitif que cela paraisse, cela réduisait les enjeux dans toutes les matières. Si vous vous plantiez dans l'une d'entre elles, vous pouviez compenser en excellant dans une autre pour laquelle vous travailliez particulièrement dur ou dans laquelle vous étiez particulièrement doué. Ainsi, une note médiocre dans une matière avait un impact relativement réduit sur la moyenne générale d'un étudiant.
Aujourd'hui que la note la plus courante dans la plupart des universités proposant des cursus en quatre ans est un A, les enjeux pour chaque matière sont bien plus élevés. Comme les étudiants n'ont aucun moyen de se distinguer par un travail exceptionnel, une seule anomalie négative acquiert un poids disproportionné. Pour obtenir une moyenne faramineuse, l'étudiant n'a plus besoin d'exceller dans la moindre matière, il doit simplement pratiquer une gestion des risques pour tous les cours qu'il suivra pendant les quatre années de sa scolarité.
La conséquence, c'est que le système de notation actuel en est venu à exprimer un ensemble de valeurs institutionnelles particulièrement pervers : « Votre aptitude à négocier les obstacles que nous mettons sur votre chemin nous importe davantage que votre capacité à exceller dans la matière dans laquelle vous brillez ou la curiosité intellectuelle qui vous pousserait à vous lancer dans des matières en dehors du champ de votre spécialité. »
Selon la même logique, l'inflation des notes punit également les étudiants aux résultats inégaux sur une longue durée. Si vous êtes un étudiant moyen jouissant d'une très bonne santé mentale et que la vie vous épargne de trop dures épreuves, vous finirez avec une très bonne moyenne. Si vous êtes un étudiant brillant qui, l'espace d'un semestre, éprouve de graves difficultés à cause d'une crise familiale ou d'un problème de santé mentale quelconque, votre moyenne coulera et ne s'en remettra jamais.
L'ironie est mordante. La plus grande part de la justification, tant explicite qu'implicite, de cette inflation des notes, c'est la justice sociale. Or, le système de notation actuel favorise les jeunes médiocres venus de foyers stables aux dépens des gamins doués issus de milieux moins protégés.
Faut-il supprimer les notes dans les universités américaines ?
Comme dans les cas d'inflation classique, les pratiques de notation laxistes, une fois installées, sont difficiles à réfréner. Lorsque les étudiants s'attendent à ce qu'un minimum de travail suffise à leur faire obtenir un A, les professeurs risquent de les contrarier (et de décourager de futurs étudiants à assister à leurs cours) s'ils insistent pour mettre en place des critères plus exigeants.
Et, bien entendu, un problème tout simple d'équité soulève une question d'action collective dont nul n'est exempt : pourquoi un professeur devrait-il donner aux étudiants de moins bonnes notes que ne le feraient ses collègues, les punissant ainsi, en quelque sorte, d'avoir choisi sa matière ?
La « vraie » et la note « ironique » du philosophe Harvey Mansfield
Quelques enseignants ont réagi à ce dilemme en se livrant à un genre de rébellion privée. Harvey Mansfield, philosophe politique conservateur qui a récemment pris sa retraite après avoir enseigné un demi-siècle à Harvard, avait pour coutume, au premier jour de classe, de dire à ses étudiants qu'ils recevraient deux notes : la « vraie » et la note « ironique ». La vraie ne serait pas affectée par l'inflation – même les étudiants futés et très studieux pouvaient s'attendre à écoper d'un B de temps à autre – ; la note ironique, celle qui finirait dans le dossier scolaire, serait alignée avec les standards hypertrophiés de l'université.
La pratique de Mansfield se moquait dans les règles de l'art des usages de l'université. Et elle réglait un des problèmes, important d'un point de vue pédagogique, posés par l'inflation des notes : la « vraie » donnait aux étudiants une indication réelle de leur niveau et permettait de préserver une part de motivation afin de les pousser à dépasser le médiocre niveau nécessaire pour obtenir un A selon les barèmes officiels.
Sa solution reste néanmoins insuffisante. Comme Mansfield l'admettait volontiers lui-même, elle entretenait aux yeux du monde la comédie selon laquelle les GPA (c'est-à-dire les moyennes) étaient une mesure sérieuse des performances scolaires, et elle ne réglait pas le problème de l'incitation pernicieuse à éviter les cours scientifiques difficiles et susceptibles de déboucher sur des notes médiocres.
De l'importance de distinguer les performances par les notes
C'est pourquoi la seule solution au malaise actuel serait de réintroduire des pratiques qui font de vraies distinctions entre les étudiants. Ce n'est que lorsque les notes couvrent réellement toute la gamme des performances que tout leur potentiel est exploité : quand elles jouent leur rôle de préservation des institutions méritocratiques, obéissent à leur fonction de mécanisme d'évaluation pour les étudiants désireux de comprendre leurs propres performances et créent des incitations qui encouragent la curiosité intellectuelle plutôt que la gestion des risques à la baisse.
La manière la plus simple d'y parvenir consiste à noter les étudiants sur une courbe, ce qui empêche toute inflation des notes. Une autre solution, déjà mise en place par certains départements d'universités d'élite, consiste à imposer des limites au nombre de bonnes notes que les professeurs peuvent attribuer ; cela donne aux enseignants plus de souplesse qu'une courbe stricte mais les empêche de donner des A à la majorité de leurs étudiants.
Enfin, à l'instar des pays qui changent souvent la dénomination, voire le nom de leur monnaie après des périodes d'hyperinflation, l'introduction d'un nouveau système de notation pourrait aider les universités et les grandes écoles à se débarrasser de leurs mauvaises habitudes. Si les étudiants ont pour coutume de voir leurs efforts médiocres récompensés par un A, un système qui les placerait sur une échelle de 20 ou 100 points, ou encore de 26 lettres, pourrait faciliter l'imposition de distinctions plus nuancées.
Mais voilà le hic : j'ai à peu près abandonné l'espoir que rien de tout cela ne se produise à grande échelle. L'inflation des notes est par trop utile à court terme à ceux qui ont des intérêts dans les universités américaines — et le premier doyen qui voudra sérieusement lutter contre devra négocier trop de champs de mines.
La plupart des administrateurs d’université tiennent à ce que leurs étudiants soient contents, ayant toujours bien présent à l’esprit que le premier campus qui s’attaquera à l’inflation des notes pourrait très facilement dégringoler dans les classements publiés par U.S. News & World Report. La plupart des étudiants sont parfaitement satisfaits d’un système qui leur assure un GPA élevé et leur permet de se concentrer sur d’autres aspects de la vie étudiante.
Et, bien entendu, le lissage des notes évite tout risque de révélation gênante qui pourrait s'ensuivre si de véritables écarts de performances étaient dévoilés. Par exemple, il est certainement très utile pour toute université qui ne parvient pas à élever au même niveau que les autres certaines catégories d'étudiants intégrés malgré des notes de SAT [test de niveau en anglais et mathématiques pour l'entrée à l'université, ndt] plus basses que la moyenne — qu'il s'agisse d'athlètes recrutés pour leurs niveau sportif, d'enfants de riches donateurs ou de membres de certains groupes démographiques — de le cacher en distribuant de bonnes notes à quasiment tout le monde.
Abandonner la notation pour cesser la mascarade
Alors reste-t-il quelque chose à faire ? Le système de notation des universités américaines est une honte. La meilleure solution serait d'entreprendre des démarches, certes brutales mais simples, pour mettre un terme à l'inflation des notes. Mais si ce n'est pas à l'ordre du jour, alors il est temps que les universités admettent au moins que l'empereur est nu. Si le rétablissement des critères plus exigeants se révèle impossible, la meilleure alternative est peut-être de mettre un terme à toute cette mascarade.
Voici ma « modeste proposition » : les universités pourraient sanctionner tous les cours par la simple mention admis/non admis, une pratique qui a déjà été adoptée par des écoles de droit et de commerce d'élite. Les étudiants devraient toujours rendre des devoirs et atteindre les standards minimaux qui sont aujourd'hui exigés d'eux. Mais ils ne pourraient plus prétendre que leur exceptionnelle réussite a été distinguée.
L'élimination des notes est une solution bien moins bonne que mettre en place un système de notation qui ferait de réelles distinctions entre les étudiants. Mais cela vaut bien mieux que de ne rien faire du tout. Si les universités ne notaient plus les étudiants :
elles cesseraient d'induire en erreur des institutions extérieures, notamment les potentiels employeurs, en leur faisant croire que les GPA constituent un système de mesure fiable du niveau des étudiants ;
elles arrêteraient de faire croire aux étudiants que des résultats médiocres méritent des félicitations ou représentent le maximum de ce dont ils sont capables ;
elles ne décourageraient plus les étudiants de suivre les cours les plus difficiles ou de tirer profit de toute l'éventail de matières proposées par leur université.
Il se trouve qu'il existe un précédent, et pas des moindres, de ce type de mesure de dernier ressort. Dans les années 1950, 30 à 40 % des étudiants de Harvard voyaient l'excellence de leurs résultats scolaires reconnus par une mention dans ce qu'on appelait la Dean's List (la liste du doyen), une sorte de tableau d'honneur. Au début des années 2000, 92 % des étudiants de troisième et quatrième années y étaient inscrits, ce qui la rendait inutile pour distinguer des réussites particulières. La conséquence absurde de l'inflation des notes devenant difficile à ignorer, l'université opta pour une solution simple mais efficace : l'abolition pure et simple de la Dean's List.
Parfois, quand un système est irrémédiablement cassé, la moins mauvaise des solutions consiste à l'abandonner complètement, au moins temporairement. Le système de notation des universités américaines a désormais atteint ce stade. Aussi imparfaite que soit cette solution, le temps est venu de coller ce truc à la benne. Et peut-être dans dix, trente ans ou cinquante ans, pourrons-nous tout reprendre à zéro.
N'avoir que des excellents élèves en fin d'études cela veut dire......
Faut débourser les brouzoufs ! Je le vaut bien 🫣🫣